Augmentation des infections à Mycoplasma pneumoniae en France

Santé Publique France - Le 30 novembre 2023

Santé publique France publie un point de situation au 30 novembre 2023 suite à l’augmentation des infections à Mycoplasma pneumoniae en France et rappelle les gestes barrières à adopter.

Qu’est-ce que la bactérie Mycoplasma pneumoniae ?

Mycoplasma pneumoniae est une bactérie qui se transmet par les gouttelettes respiratoires lors de contacts proches après une période d’incubation d’une à trois semaines. Après le pneumocoque, il s’agit du germe le plus fréquemment impliqué dans les pneumonies bactériennes aiguës, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes. Dans la majorité des cas, l’évolution des infections est favorable. Des complications de type exacerbation d’un asthme ou des manifestions rares notamment cutanées ou neurologiques, peuvent nécessiter une hospitalisation. Des infections à Mycoplasma pneumoniae peuvent habituellement être observées tout au long de l'année, plus fréquemment en été et au début de l'automne. Les périodes épidémiques surviennent tous les 3 à 7 ans.

Point de situation

En 2023, des augmentations inhabituelles d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae ont été signalées en France en semaine 47 d'une part en ville pour une suspicion de cas groupés communautaires en milieu scolaire et d'autre part pour des cas confirmés à l'hôpital en réanimation dans plusieurs régions.

En France, il n'existe pas de système national de notification ou de surveillance dédié aux infections à Mycoplasma pneumoniae. Dans le cadre de l’investigation de ce signal, Santé publique France analyse la situation en mobilisant, en lien avec ses partenaires, plusieurs sources de données (cliniques, microbiologiques, épidémiologiques ; en ville et à l’hôpital).

Les investigations conduites en France à ce jour sont en faveur d’une augmentation des cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae depuis la fin de l’été, plus marquée depuis octobre 2023 avec notamment une survenue accrue de PAC attribuées à ce germe.

Les éléments en faveur de cette augmentation sont les suivants :

  • Les passages aux urgences (Réseau OSCOUR®) relatifs aux pneumopathies (tous types confondus) augmentent depuis début octobre, et de façon plus marquée à compter de début novembre [4], particulièrement chez les 6-15 ans ainsi que chez les 16 à 49 ans (figure 1). Les niveaux atteints dans ces classes d’âges sont très supérieurs à ceux des années 2019 et 2022. Cette augmentation est également observée dans les analyses restreintes aux pneumopathies bactériennes, ce qui pourrait corroborer les signalements remontés à ce jour, même si la part attribuable au Mycoplasma pneumoniae ne peut pas être précisément estimée à partir de cette source de données. De plus, l’évolution des actes médicaux pour pneumopathie du réseau SOS Médecins est comparable à celle observée aux urgences [5], avec une hausse plus marquée chez les moins de 15 ans et les 15-44 ans.
  • Le réseau de laboratoires hospitaliers RENAL observe que le nombre de détections par PCR de Mycoplasma pneumoniae tous âges confondus a augmenté de façon marquée à partir d'octobre 2023 jusqu'à atteindre en semaine 47 des niveaux nettement supérieurs à ceux de 2019 (figure 2). Le nombre de détections par PCR a triplé entre les semaines 40 et 46/2023, l’augmentation se poursuivant en semaine 47.
  • Au niveau géographique, plusieurs régions hexagonales et certains DrOM (La Réunion, Guyane) ont rapporté des observations concordantes, notamment en provenance de centres hospitaliers. Par ailleurs plusieurs autres pays européens ont également rapporté récemment des augmentations d'infections à Mycoplasma pneumoniae (exemple : Suède, Pays-Bas, Norvège, Irlande).

L'ensemble des éléments recueillis à ce jour montre une circulation accrue de cette bactérie en France depuis le début de l’automne avec un nombre de cas plus élevé qu'en 2019 et 2022 à la même période, traduisant une situation épidémique. 

Alors que les données microbiologiques hospitalières ont montré que la circulation de cette bactérie en France pendant la période pandémique était à un niveau très bas, la hausse actuellement observée pourrait être en lien avec la levée des mesures de contrôle mises en place pendant la pandémie, comme cela a déjà été observé pour d'autres germes.

Une sensibilisation des professionnels de santé libéraux et hospitaliers au diagnostic et à la prise en charge a été réalisée par le ministère chargé de la Santé.

Des gestes simples à adopter

Pour réduire les risques de contamination, Santé publique France recommande quelques gestes barrières simples à adopter :

  • Porter un masque en cas de symptômes (rhume, fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles
  • Se laver les mains fréquemment à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique
  • Aérer régulièrement son logement
  • Eternuer dans son coude (plutôt que dans ses mains)
  • Utiliser un mouchoir à usage unique

Date de modification : 8 janvier 2024

Partager sur