Santé mentale des adolescents
2022
Après deux ans de pandémie de COVID-19, la santé mentale de toute la population dont celle des enfants et des adolescents reste un sujet de préoccupation. Les dernières données issues du Point épidémiologique mensuel dédié à la Santé mentale le confirment : les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans restaient à des niveaux élevés, comparables voire supérieurs à ceux observés début 2021.
Dans cette perspective et parce que la santé mentale de la population et notamment des jeunes est un axe prioritaire de la programmation de Santé publique France, la campagne de sensibilisation #JenParleA initiée en juin 2021 se poursuit jusqu’en juin 2022 avec un dispositif digital enrichi et une campagne d’affichage en complément. Le but reste le même : libérer la parole, premier pas vers une recherche d’aide, et inciter les adolescents en situation de mal-être à en parler à une personne de confiance ou à s’adresser au dispositif Fil Santé Jeunes.
La santé mentale des jeunes reste préoccupante
La crise sanitaire a eu des conséquences sur la santé mentale des adolescents, constatées par des professionnels de l’Education nationale, des pédiatres et pédopsychiatres (notamment, démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux). Le système de surveillance mis en place par Santé publique France a confirmé ces signaux à l’échelle nationale et régionale. Les passages aux urgences pour troubles de l’humeur, gestes et idées suicidaires montrent depuis le début de l’année 2022 des niveaux élevés, comparables à ceux observés début 2021 voire supérieurs chez les 15-17 ans.
- Pour plus d’informations : Santé mentale. Point mensuel, mars 2022.
« Les données recueillies sur l’année 2021 et début 2022 témoignent d’une augmentation des problématiques de santé mentale chez les adolescents en comparaison aux années précédentes. L’adolescence est une période de la vie sujette à de nombreux changements susceptibles d’impacter la santé mentale et la crise sanitaire liée à la COVID-19 a semble-t-il fragilisé une partie des adolescents. Ces résultats nous conduisent à mettre en œuvre des actions de communication ciblées pour libérer la parole autour du mal-être et proposer à ceux qui en ressentiraient le besoin des dispositifs d’aide à distance adaptés pour les soutenir et les orienter afin de prévenir le développement de troubles et leur chronicisation » Enguerrand du Roscoät – Responsable de l’Unité Santé mentale à Santé publique France.
Une première campagne efficace auprès des jeunes…
En juin 2021, dans la continuité de sa campagne nationale de sensibilisation « En parler, c’est déjà se soigner », à destination des plus de 18 ans, Santé publique France déployait un dispositif d’information #JenParleA dédié aux adolescents de 11-17 ans. Son objectif était de favoriser la prise en charge précoce de la souffrance psychologique des adolescents, dans le contexte de la crise sanitaire, en les incitant à parler de leur mal-être à un tiers de confiance et/ou à les orienter vers le dispositif d’aide à distance Fil Santé Jeunes.
Cette campagne a reçu un bon accueil des jeunes et a permis une augmentation des recours au dispositif Fil Santé Jeunes, comme le souligne l’évaluation réalisée en ligne du 16 au 29 juillet 2021 :
- 84% des adolescents interrogés ont trouvé que la campagne apportait des informations nouvelles
- 94% d’entre eux l’ont trouvée utile
- 4 jeunes sur 10 ayant reconnu la campagne se sont sentis concernés, en particulier les jeunes ayant été tristes, stressés ou anxieux au cours des 30 derniers jours (47%)
- + 67% du nombre de visites quotidiennes sur le site Fil Santé Jeunes
- + 116% de sollicitations par chat durant la diffusion de la campagne
… enrichie et rediffusée pour continuer à inciter les jeunes à parler en cas de mal-être
Au regard des dernières données indiquant que la santé mentale des adolescents reste dégradée en ce début d’année et de l’accueil positif auprès de la cible de la campagne #JenParleA, Santé publique France rediffuse jusqu’en juin 2022 une campagne enrichie de nouveaux contenus. L’objectif reste inchangé : prévenir l’apparition et l’installation de troubles psychiques chez les adolescents en favorisant la recherche d’aide par l’ouverture du dialogue et en facilitant l’accès à des dispositifs d’écoute et d’orientation, en particulier Fil Santé Jeunes.
Outre la rediffusion des 4 films de 15 secondes #JenParleA sur TikTok et Snapchat depuis janvier 2022, de nouveaux contenus ont été développés. Cinq épisodes de micro-trottoir « Et toi comment ça va ? », élaborés par Santé publique France en partenariat avec Purebreak et diffusés sur TikTok, Instagram et Facebook seront en ligne entre mars et juin 2022.
Le principe des micro-trottoirs est d’apporter des témoignages de jeunes, seuls ou en petit groupe, sur les solutions qu’ils adoptent lorsqu’ils ne vont pas bien, qu’ils sont angoissés, énervés ou déprimés. Que font-ils dans cette situation ? A qui en parlent-ils et comment ? En allant à leur rencontre, dans leur vie quotidienne ces vidéos montrent que se sentir mal peut arriver à tous et qu’en parler est essentiel pour se sentir soulagé. C’est d’ailleurs la solution la plus fréquemment citée par les jeunes interrogés pour aller mieux et se sortir d’une situation de mal-être.
Enfin, des affiches viendront compléter le dispositif afin de toucher les jeunes n’ayant pas ou peu accès aux réseaux sociaux ou outils informatiques en France métropolitaine et en Outre-Mer. Elles mettent en scène deux catégories de jeunes : les collégiens (11-15 ans) et les lycéens (15-18 ans) et seront diffusées à partir du 21 mars dans les établissements scolaires (général et professionnel), les établissements de l’enseignement agricoles, les Services jeunesse des villes et les associations sportives, avec le soutien des ministères concernés. Ces affiches recommandent de s’adresser à une personne de confiance et renvoient vers Fil Santé Jeunes, le dispositif d’écoute qui leur est spécifiquement dédié.
Rappelons qu’en présence de signes d’anxiété ou de dépression (tristesse, perte d’intérêt, d’énergie, irritabilité excessive…), ou en cas de changements inhabituels de comportement (décrochage scolaire, isolement social, perte ou gain important d’appétit ou de poids…), il est important d’en parler et de prendre conseil auprès de son médecin afin d’être orienté sur les aides et solutions disponibles.
Si vous êtes confrontés à des idées suicidaires, appelez le 3114. Accueil, évaluation, intervention, orientation des personnes en souffrance ayant des pensées suicidaires. Information et conseils aux proches, aux professionnels et aux personnes endeuillées par suicide (appel confidentiel et gratuit, accessible tous les jours, 24h/24, par téléphone ou sur internet). (Résumé Santé publique France)
« J’en parle à » : une campagne pour inciter les adolescents à parler
Dans la continuité de la campagne « En parler, c’est déjà se soigner », un dispositif spécialement adapté aux adolescents (11-17 ans) a été lancé en juin 2021 : « J’en parle à ». Il est renouvelé jusqu’en juin 2022 avec 3 vidéos de 15 secondes diffusées sur les réseaux sociaux. Cette campagne a pour objectif de contribuer à limiter les impacts de la crise sanitaire sur la santé mentale des jeunes adolescents en les incitant à parler à un tiers de confiance et à recourir au dispositif d’aide à distance Fil Santé Jeunes.
La campagne est relayée par voie d’affichage dans des lieux publics afin de toucher les jeunes n’ayant pas ou peu accès aux réseaux sociaux ou outils informatiques.
Enabee : une étude sur le bien-être des enfants
Par ailleurs, dès le printemps 2022, sera lancée l’étude Enabee, Etude NAtionale sur le Bien-Etre des Enfants comme annoncé par le Président de la République il y a moins d’un an et officialisé par Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles en avril 2021.
Fil Santé Jeunes, à l’écoute des jeunes de 12 à 25 ans
Ce service anonyme et gratuit propose une ligne d’écoute 0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, et un site internet mettant à disposition de l’information, un forum, un tchat, et une orientation vers des structures d’aide (lieux d’accueil et d’écoute, maisons des adolescents, structures associatives, professionnels et structures de soins). Ces services sont dispensés par des professionnels (psychologues, éducateurs, conseillers familiaux, médecins).