Résurgence de la coqueluche en France : les mesures de prévention sont essentielles pour éviter des cas graves et des décès chez les nourrissons

Santé Publique France - Le 07 juin 2024

Après un appel à une vigilance renforcée en avril 2024 suite à la recrudescence de la coqueluche en Europe et en France, Santé publique France confirme le démarrage d’un nouveau cycle épidémique cette année.

Après une première alerte au niveau européen, Santé publique France signalait, en avril dernier, une recrudescence de la coqueluche sur le territoire depuis le début de l’année 2024. Les dernières données publiées au 2 juin 2024 confirment la résurgence de la maladie en France avec déjà plus de cas rapportés sur les cinq premiers mois de l’année que pour 2023. Cette forte augmentation du nombre de cas et des signalements de cas groupés ces dernières semaines confirment l’intensification de la circulation communautaire de la bactérie annoncée au 1er trimestre 2024. Au niveau européen, l’ECDC recensait 25 130 cas de coqueluche en 2023 contre 32 037 cas entre le 1er janvier et le 31 mars 2024.

Cette infection bactérienne due principalement à la bactérie Bordetella pertussis est très contagieuse, plus contagieuse que la varicelle et autant que la rougeole, se transmet par voie aérienne, et en particulier au contact d’une personne malade présentant une toux. La transmission se fait principalement au sein des familles ou en collectivités. Les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (les moins de 2 mois) sont les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations mais aussi les décès.

Santé publique France rappelle l'importance des mesures de prévention et de la vaccination pour protéger les personnes à risque de formes graves et appelle à une vigilance renforcée pour les prochains mois. Le suivi épidémiologique multi-sources de l'épidémie et de ce nouveau cycle permettra d'en déterminer l'ampleur et la durée, non prévisibles à ce jour.

Une intensification de la circulation de la bactérie en France

En France, les différents indicateurs de surveillance de la coqueluche suivis par Santé publique France confirment la résurgence de la maladie sur le territoire. Alors qu’au 1er trimestre 2024, quelques régions rapportaient des cas groupés, l’ensemble du territoire est désormais concerné avec des hausses importantes tous réseaux de surveillance confondus.

L’importance de la prise en charge précoce du malade et de son entourage ainsi que du signalement des infections nosocomiales et des cas groupés

La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire mais les cas sont à signaler à l'Agence régionale de santé dans deux situations spécifiques :

  • dans le cadre du signalement des infections nosocomiales ou
  • lors de la survenue de cas groupés (à partir de 2 cas) qu’ils soient intrafamiliaux ou en collectivités.

Des mesures sont à prendre vis-à-vis du malade et de son entourage, en particulier pour les personnes à risque et dans des collectivités à risque (maternités, crèches, établissements de santé, etc.) telles que l’éviction et la mise en œuvre d’un traitement antibiotique pour les personnes malades, une antibioprophylaxie pour les sujets contacts non protégés par la vaccination ainsi qu'une mise à jour de la vaccination de la population exposée. Il est également recommandé de faire confirmer biologiquement au minimum le 1er cas identifié et d’envoyer un prélèvement, isolat bactérien ou ADN extrait du prélèvement au CNR de la coqueluche pour confirmer notamment l’espèce.

En savoir plus :

La vaccination et le port du masque sont essentiels contre la coqueluche

La politique vaccinale contre la coqueluche en France vise à réduire les formes sévères, les hospitalisations et les décès liés à la coqueluche qui surviennent essentiellement chez les nourrissons de moins de 6 mois. Elle repose sur trois stratégies complémentaires :

  • la vaccination obligatoire avec une primovaccination à deux injections à deux mois d'intervalle, c'est-à-dire à l'âge de 2 mois (8 semaines) et 4 mois, suivi d'un rappel à l'âge de 11 mois, et l’administration de rappels itératifs à 6 ans, 11-13 ans et jusqu’à l’âge adulte (25 ans avec possibilité de rattrapage jusqu’à 39 ans) ;
  • la vaccination des femmes enceintes, recommandée dès le second trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée ;
  • en l’absence de vaccination de la mère au cours de la grossesse, la vaccination de la mère en post-partum et des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie (stratégie dite du cocooning).

Les personnes à risque de formes graves de coqueluche sont, au-delà des nourrissons non protégés par la vaccination, les personnes souffrant d'une maladie respiratoire chronique (asthme, broncho-pneumopathies chroniques obstructives...), les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.  Il est ainsi rappelé que la vaccination est recommandée chez :

  • les personnes immunodéprimées,
  • les professionnels de santé (y compris dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD),
  • les personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois,
  • les étudiants des filières médicales et paramédicales,
  • les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels et les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.

En savoir plus sur la vaccination : Coqueluche | Vaccination Info Service (vaccination-info-service.fr) (Résumé éditeur)

Le port du masque, une barrière efficace

Comme pour toute épidémie d’infections respiratoires, il est important de souligner que parmi les mesures barrières efficaces, le port du masque est fortement recommandé. Pour les personnes présentant des symptômes d’une infection des voies respiratoires (rhume, maux de gorge, toux, fièvre) et ce, quelle qu’en soit la cause ; le port du masque reste de rigueur en particulier en présence de personnes fragiles, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, dans les espaces clos et dans les transports en commun. En effet, il constitue une protection individuelle vis-à-vis de l’infection et du risque de développer une forme grave, mais également une protection collective, permettant de réduire le risque de diffusion au sein de la population et d’infection des personnes à risque de formes graves.

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Date de modification : 2 juillet 2024

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