Un peu d’histoire.

2024

Le mot « stigmatisation » vient du Grec ancien : stitzen : tatouer, marquer au fer rouge. Stigma fait référence à une marque physique d’identification. Stigmatiser renvoie ainsi à l’action de blâmer et de manière publique.

Ce terme est apparu dans l’Antiquité pour désigner la marque physique (brûlures, tatouages...) apposée sur la peau des esclaves, « afin que puisse être reconnu de tous l’opprobre, et l’ignominie de celui qui la porte ».

Signe distinctif associé à la relégation, la notion de Stigma s’est progressivement imposée dans tous les domaines et toutes les catégories de population : bagnard, criminels, lépreux, homosexuels, malades mentaux.

Leur point commun : la non-conformité aux normes (physiques, vestimentaires, de comportements) du groupe social et le signe d’indignité qui l’accompagne.

La stigmatisation consiste en l’action de « marquer de manière définitive le corps de quelqu’un afin de laisser une cicatrice distinctive ».

Dans son utilisation contemporaine, ce terme décrit la mise à l’écart d’une personne pour ses différences qui sont considérées comme contraires aux normes de la société.

La stigmatisation ne se limite ainsi pas au seul champ de la médecine. 

Goffman identifie 3 domaines de stigmatisation : 

  • le premier vise les personnes ayant une manifestation physique ou des déformations externes visibles (cicatrice, infirmité physique, obésité) ; 
  • le deuxième concerne les personnes présentant des différences au niveau de leurs comportements (troubles mentaux, toxicomanie, alcoolisme, antécédents criminels) ; 
  • le troisième est en lien avec des caractéristiques concernant la nationalité, l’ethnie, la religion ou l’appartenance politique et qui seraient considérées comme étant hors des normes sociales locales.

Le Stigma est un attribut profondément disqualifiant, qui fait passer le sujet d’une personne complète et normale à une personne détériorée et diminuée, et qui finalement le réduit à ce label.

Date de modification : 28 mars 2024

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