Alimentation santé et petit budget

Contraintes et stratégies alimentaires des populations précaires en France - N°99 - Avril 2024

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Contraintes et stratégies alimentaires des populations précaires en France

Une enquête, menée par IFOP pour la Tablée des chefs, auprès d’un échantillon de 1 007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, gagnant le SMIC ou moins, révèle la mise en place chez les plus précaires de comportements alternatifs pour surmonter la hausse des prix. Tous les profils sociaux sont concernés, qu’il s’agisse d’étudiants, de retraités, de célibataires ou de familles. Tous sont bénéficiaires des minimas sociaux ou qualifiés de travailleurs pauvres.

Si depuis un certain temps, on note un arbitrage entre besoins essentiels et loisirs, il apparaît aujourd’hui que les populations modestes sont désormais contraintes de faire des concessions sur leurs habitudes alimentaires : 79% déclarent réduire leurs achats pour les repas. Le panier de dépenses mensuel moyen de cette population a augmenté de 34 € depuis le début d’année, passant de 311 € à 345 €.

Il ressort de cette enquête que :

  • 79% des personnes estiment que manger sain et équilibré coûte cher. 29% considèrent que cuisiner soi-même ses repas coûte plus cher que d’acheter des plats préparés.
  • 82% des parents ont du mal à nourrir correctement leurs enfants, dont 40% déclarent avoir beaucoup de mal à le faire.

Parallèlement, depuis le début de l’inflation et malgré son ralentissement, deux stratégies alimentaires sont mises en place en s’installant dans la durée :

  • une moindre qualité : 91% ont arrêté de consommer certains produits alimentaires. Des restrictions portant sur la viande (76 % des sondés), le poisson (71 %), les fruits et légumes (53%) et les produits laitiers (52%) sont notifiées.
  • de moindres quantités : 53% ont réduit les portions. 42 % d’entre eux ont dû se résoudre à prendre une décision radicale qui est la suppression de certains repas, que ce soit le petit-déjeuner, le goûter ou le dîner.

Autant de changements d’habitudes alimentaires qui font peser chez les populations concernées une crainte pour leur santé : 67% d’entre eux déclarent avoir peur que leur santé soit impactée par ces nouvelles habitudes restrictives, certains ont déjà remarqué des effets comme une perte ou une prise de poids ou encore de la fatigue. (Résumé éditeur)

Date de modification : 22 avril 2024

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